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French Tech au CES 2018 : entre réussites critiques et combat des chefs

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La French Tech a fait le show durant toute la durée du CES 2018 à Las Vegas. La surenchère est beaucoup moins du côté des startups que des autorités nationales et régionales. 

Le sujet de la French Tech, pour le plus grand plaisir de nous, les frenchies, est devenu un marronnier incontournable lors du CES 2018. Non pas seulement parce que cela permet aux journalistes francophones de parler du rayonnement des entreprises de l'hexagone à l'étranger, mais également parce que les entreprises du monde entier s'intéressent aux nombreuses startups et grands groupes ayant fait le déplacement à Las Vegas.

D'un point de vue médiatique, les journalistes américains vont davantage se concentrer sur les produits montrés par les startups que sur le phénomène French Tech en lui même.

Des chiffres impressionnants pour la French Tech

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Pourtant, il est bon de rappeler que la délégation française au CES 2018 bat des records de présence. Cette année, ce sont plus de 365 entreprises (dont 338 exposants) de la French Tech qui ont fait le déplacement à Las Vegas. Parmi elles, les organisateurs de la Mission French Tech comptent au minimum 320 startups, soit 70 de plus qu'en 2017, année pendant laquelle 250 startups s'étaient rendu à la Mecque technologique américaine. Au sein de l'Eureka Park, la France a envoyé la deuxième délégation avec 274 jeunes sociétés. On compte 289 startups américaines, 60 startups hollandaises, et 55 startups chinoises dans cet espace principalement réservé aux jeunes pousses. En comptabilisant toutes les entreprises, la France dispose de la troisième délégation derrière la avec 1326 exposants et les États-Unis et ses 1745 exposants.

La primauté à la , à la santé connectée et au Deep Tech

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La mission French Tech s'est également intéressée aux secteurs les plus représentés par les entreprises françaises. Sans grande surprise, elles sont majoritairement rassemblées dans deux domaines : la Smart Home et la santé connectée. Le troisième secteur n'est autre que l', une tendance forte que nous avons identifiée au CES Unveiled le 24 octobre 2017.

CES Unveiled : les startups françaises s'illustrent dans deux tendances

En termes de récompenses, la Consumer Technology Association a donné un prix Best of Innovation Blue Frog Robotics pour Buddy, son compagnon et à Lancey energy storage pour son radiateur électrique intelligent avec batterie intégré. Pas moins de 29 startups ont reçu un prix Innovation dont R-Pur, qui nous avait séduits avec son masque connecté anti pollution.

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Pour sa part, les responsables de la Mission French Tech veulent mettre l'accent sur les acteurs des Deep Tech comme les infrastructures de connectivité (, Actility), l', la robotique, ou encore les biotechnologies et nanotechnologies. Selon une étude menée par le cabinet Wavestone, la France émerge comme une destination de prédilection de choix pour les investisseurs en Europe.

La rivalité entre les régions pour rayonner à l'International s'intensifie

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Ces chiffres sont autant de faire valoir pour les entreprises participant à l'événement. Elles ne sont pas les seules à vouloir profiter de l'attractivité du “logo” French Tech. Les responsables des régions veulent également rayonner à travers les entreprises qu'elles participent à envoyer au CES 2018. Elles ont engagé une véritable compétition lors du salon de l'innovation.

Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France a déclaré vouloir faire du territoire géopolitique qu'elle dirige “La nouvelle Silicon Valley de l'Europe”. Pour cela la région Île-de-France a annoncé une série de mesures afin d'attirer les sociétés innovantes françaises et étrangères. Le “ régions start-up pack” est une aide de 250 000 euros par projet sur trois ans adressés aux entreprises de 5 à 250 salariés réalisant un chiffre d'affaires maximum de 42 millions d'euros. La condition est simple : s'engager par contrat à créer des emplois dans la région. Autre mesure mise en place, l'année dernière Innov'up Proto, une aide ouverte aux startups étrangères d'un montant de 100 000 euros accordés à 10 entreprises par an pour qu'elles réalisent leur prototype en France. L'attribution de l'aide est soumise à un thème, cette année l'intelligence artificielle. Enfin, la Région organise un challenge “Intelligence artificielle Paris Région” récompensé par un prix d'un million d'euros en capital pour le gagnant. Le Figaro rappelle que le budget des aides de la région Île-de-France s'élève à 30 millions d'euros.

De son côté, Jean Rottner, le président de la Région Grand Est a annoncé le déblocage d'un fonds de 25 millions d'euros réservé au soutien des startups. La Région ayant fait pour la première fois le déplacement à Las Vegas veut marquer les esprits et imprimer sur la durée.

La région Nouvelle Aquitaine veut également tirer son épingle du jeu sur cet échiquier international. Dans les Échos, Alain Rousset, Président de la Région affirme que la Nouvelle Aquitaine, a fait venir au CES 2018 “l'une des délégations les plus importantes” avec une quarantaine d'entreprises. Il se permet également de critiquer la “prégnance” de Paris dans l'écosystème French Tech.

Plus discrète sur le plan de la communication, la région Occitanie/ Pyrénées Méditerranée a amené 61 entreprises dans ses bagages. Dans un communiqué publié sur le site du quotidien Occitanie-tribune, la présidente de la Région Carole Delga déclare : “ce déplacement à Las Vegas est stratégique pour nos startups et va leur permettre de gagner en visibilité et en crédibilité, pour nouer des partenariats commerciaux […]Pour la Région, l'enjeu de ce déplacement est de promouvoir l'exceptionnel écosystème d'Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, mais aussi d'étudier les solutions de soutien à l'innovation pratiquées aux États-Unis.

Elle aussi déploie trois programmes de soutien pour l'émergence, l'amorçage et l'accélération des sociétés voulant faire partie de la French Tech.

Et les startups dans tout ça ?

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Les volontés du gouvernement français avec la Mission French Tech s'entrechoquent avec celles des régions et plongent les startups françaises dans un maëlstrom de la communication. Cela brouille le message envoyé aux interlocuteurs étrangers, notamment les investisseurs potentiels souhaitant se renseigner sur les capacités des sociétés présentes dans l'Eureka Park.

D'autre part, les analystes comme Olivier Ezratty évoquent des “erreurs de castings” résultant de l'effet de masse poussée par les autorités nationales et régionales. Malgré ses défauts l'engouement autour de la French Tech profite aux jeunes sociétés qui rencontrent de potentiels investisseurs, distributeurs, partenaires et clients. Reste à savoir si les nouveaux venus seront du voyage l'année prochaine.

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