Selon un récent rapport de Facebook, de plus en plus de requêtes ont lieu de la part des autorités à l’égard des données des usagers, et de plus en plus d’images voient leur accès restreint. Étonnement, le membre des GAFA a souhaité faire preuve de transparence et nous livre l’ensemble des demandes des gouvernements du monde entier.
La consommation des données grandit de jour en jour et fait l’objet d’inquiétude de la part des citoyens comme de l’Union Européenne. La protection des données est devenu un enjeu capital et Facebook l’a pris en totale considération dans son dernier rapport.
Données, données, donnez-moi !
Les requêtes des gouvernements ont augmenté de 13% soit de 41 214 requêtes à 46 763. Tandis que le nombre d’images suspectes de violer les lois locales est passé de 20 568 à 55 827. Une montée impressionnante pour la moitié de l’année 2015. Et qui s’explique en partie par les attaques terroristes menées en novembre 2015 à Paris, selon Chris Sonderby, avocat général adjoint chez Facebook. Une photo a été copiée 32 000 fois alors qu’elle semblait violer les lois françaises sur la protection de la dignité humaine.
En France, il y a 37 695 éléments restreints et 2711 demandes , dont 54 % ont généré des données. Alors qu’étrangement en Belgique, qui a été également la cible de Daesh, il y a juste eu 290 demandes dont 77% ont donné résultat. Bref, autant dire que l’état d’urgence et le flicage permanent français n’ont pas de grande utilité. Quant aux Etats-Unis, rien de très étonnant : 60% des requêtes provenant des autorités aux USA ont voulu ne pas être connues des usagers. Ainsi, la moitié des requêtes n’a pas lieu d’être accessible aux yeux des citoyens.
Dans son communiqué, Sonderby s’est néanmoins exprimé en faveur des gouvernements dans leur logique sécuritaire : « Nous reconnaissons qu’il existe de sérieuses menaces envers la sécurité des citoyens et que la mise en vigueur des lois a une importante responsabilité dans la sûreté des individus. Notre équipe travaille dur pour légitimer la mise en vigueur des requêtes des autorités tout en remplissant notre devoir de protéger la vie privée et la sécurité des individus« . Reste à savoir si cette transparence va rester longtemps en ligne ou si elle ne va pas renforcer la mise en place de réponses contre la surveillance de masse.
Big Data, Big Brother
Selon une enquête d’Harris Interactive, 81% des français sont conscients des risques de fichage avec le Big Data. Avec la stratégie phygitale (gestion relation/client) dont se dotent de plus en plus d’entreprises, le Big Data est devenue le nouveau gagne-pain et renforce le sentiment de méfiance à son égard. C’est pourquoi l’exploitation des données se doit d’être transparente et utile.
Comme nous l’explique l’émission Datagueule ci-dessous, IBM, l’un des grands leaders de l’IoT a investit 24 milliards de dollars dans l’analyse des données ces dix dernières années. Ainsi, l’avènement des objets connectés (50 milliards d’ici 2020) et l’intérêts des gouvernements à l’égard des données pourrait bien faire du Big Data un Big Brother :