À la suite de l’accident mortel du 18 mars 2018, Uber a dû suspendre temporairement son programme de tests de voitures autonomes. Quatre mois après, les Volvo XC90 modifiés sont en préparation pour arpenter les rues de Pittsburgh…, mais en mode manuel.
A Pittsburgh, Pennsylvanie, Uber prépare la reprise des test de ses voitures autonomes. L’accident mortel de Tempe, en Arizona, avait stoppé net les expérimentations du spécialiste du VTC.
Un retour des voitures autonomes… en mode manuel
L’entreprise fondée par Travis Kalanick va reprendre les expérimentations. Cependant, les voitures autonomes, des Volvo XC90 modifiés seront remis en service en mode manuel. Ainsi, un pilote expert et un co-pilote conduiront un de ses véhicules dont les capteurs et le LiDAR ne seront pas déconnectés pour autant.
Dans un post publié sur Medium, Eric Meyhofer, directeur d’Advanced Technologies Group (ATG) chez Uber a expliqué les raisons de ce retour.
Après la tragédie de Tempe, nous avons lancé un examen de fond en comble de notre programme de conduite autonome en mettant l’accent sur la sécurité. Aujourd’hui, nous faisons un premier pas vers le retour de nos véhicules autonomes sur les routes publiques de Pittsburgh.
En effet, l’enquête menée par la police et les autorités routières a pointé du doigt les manquements des équipements des voitures autonomes d’Uber, tout comme l’inattention du chauffeur qui s’était trop reposé sur le système. Pour rappel, lors de l’accident de Tempe, la conductrice diffusait une émission de télévision sur son smartphone.
Des mesures prises pour renforcer la sécurité
Pour y remédier, Uber a prévu plusieurs mesures. Le co-pilote aura la charge de surveiller les réactions du chauffeur et du ceux du véhicule. Chacun d’entre eux a bénéficié d’un entraînement renforcé, notamment pour tester leur attention et leur résistance aux distractions. L’entreprise a aussi intégré une meilleure gestion de la fatigue dans ses procédures.
L’entreprise prévoit également des modifications de ses véhicules. En premier lieu chacune des voitures autonomes sera équipée d’un système de surveillance en temps réel du conducteur. À l’aide d’une caméra dotée de computer vision, le système analysera ses réactions. Si une inattention est repérée, un signal sonore retentira.
La caméra pourra également détecter certains comportements jugés dangereux. Un assistant à distance interviendra afin d’indiquer au conducteur de modifier son comportement. Certains imaginent qu’Uber détectera l’utilisation du smartphone au volant, un motif de licenciement chez le spécialiste du VTC.
D’ailleurs les voitures autonomes disposeront maintenant d’écrans de bord bridés. Ils ne permettront plus d’accéder à du contenu multimédia et n’afficheront que les informations de navigation et d’état du véhicule.
L’humain étroitement surveillé
Autre changement technique, le système anti collision restera activé en permanence. Il alertera des collisions imminentes au chauffeur et activera le freinage d’urgence en cas de problème. Il n’était pas en service lors de l’accident mortel.
La reprise des tests des voitures autonomes chez Uber servira à recueillir des données sur des scénarios de conduite et ainsi réaliser des simulations afin d’améliorer leurs performances. L’entreprise compte également améliorer ses cartes routières HD de Pittsburgh grâce aux données récupérées par les véhicules. L’objectif reste évidemment de relancer le programme de conduite autonome.
Finalement, ce remaniement a été opéré afin de prouver que l’entreprise a compris de ses erreurs. Pour autant, la décision de licencier 100 personnes et d’engager des “spécialistes de missions” reste difficilement compréhensible. À moins que la société ait considéré que son personnel n’était pas suffisamment formé pour conduire des véhicules d’un nouveau genre.