Les technologies gestuelles prennent de l’ampleur dans l’IoT, cependant de nombreux défis apparaissent et devront avoir été résolus pour que l’adoption par la masse des consommateurs puisse avoir lieu.
Le corps humain interagit avec le monde physique par des moyens subtils et sophistiqués. Mais aujourd’hui, les nouvelles technologies peuvent donner l’impression d’être de plus en plus désincarné : quand l’humain regarde un petit écran, le nouveau reflex est de le pincer et d’écarter les doigts pour l’agrandir.
Des gestes sont devenus familiers. De l’écran de Smartphone (pincement pour rétrécir/agrandir ou le balayage pour faire défiler), aux capteurs infrarouges sur les robinets de salle de bains, l’Homme a été formé pour interagir de manières particulières avec des objets « intelligents ».
Les technologies gestuelles prennent de l’importante. En effet, lorsqu’elles sont mises en œuvre correctement, elles peuvent rendre les interactions basiques avec les objets du quotidien simples et intuitives.
Exemples prometteurs
Dans le secteur du Living-Services plusieurs entreprises testent de nouvelles utilisations de technologies gestuelles. Ericcson expérimente, par exemple, un produit intitulé Connected Paper qui transforme le corps humain en un câble relais. L’objet est un circuit imprimé avec une petite batterie collé directement sur l’emballage du produit à acheter. Lorsque le circuit est touché, des informations sur le produit sont transmises à travers le corps de la personne jusqu’au téléphone qu’il tient dans sa main. En touchant un packaging, un diabétique ou un allergique peut voir les informations détaillées du produit, l’application l’aidant à prendre les bonnes décisions d’achat.
La technologie basée sur la gestuelle est déjà incorporée dans la conception de produits par des entreprises comme Reemo, qui produit une souris à porter au poignet. Le dispositif permet aux utilisateurs de contrôler des objets grâce à des gestes prédéfinis, allant de la gestion de la lumière à celui des appareils ménagers.
Un autre développement prometteur est Soli, un projet de Google, qui fait de gestes de la main, des commandes virtuelles. Grâce à une petite puce radar qui projette des ondes dans la pièce, l’application est capable d’analyser non seulement les grands gestes de bras, mais aussi les mouvements de doigts avec une précision inférieure au millimètre.
Cependant, comme la gestion par le geste devient une caractéristique commune des objets connectés, la gestion des conflits gestuels devient un vrai enjeu. Les conflits pourraient être des confusions, des expériences chaotiques où des mouvements qui déclenchent des actions non planifiées.
Défi de normalisation
Il n’y a pas de format standard pour les gestes corps-machine. Qui sera le premier à posséder, par exemple, le geste de la main pour une commande aussi simple que stop ? Sans normes, un geste qui fonctionne avec un objet de la maison pourrait ne pas fonctionner dans une voiture, où le geste du fabricant du véhicule doit être utilisé à la place.
Défi culturel
Les gestes qui sont efficaces dans une culture peuvent ne pas fonctionner dans une autre. Le geste d’une paume ouverte pourrait, par exemple, être utilisé pour effectuer un paiement ; mais dans les pays arabes, il symboliserait la mendicité. Les entreprises doivent donc être conscientes de ces différences, car elles cherchent avant tout à vendre leurs produits à l’échelle mondiale.
Système ouvert
Les nouvelles approches pour les interactions homme-machine doivent être simples, naturelles et ouvertes si elles veulent prospérer. Beaucoup de wearables sont uniquement disponibles dans des écosystèmes fermés, où il est difficile de partager et analyser les données à travers plusieurs plateformes.
Les consommateurs pourraient ainsi résister à un monde dans lequel ils doivent choisir entre un système ouvert et un système fermé. Et leur frustration pourrait ralentir l’absorption de ces services, ce qui engendrera une perte potentielle pour les entreprises.
L’intérêt des systèmes ouverts est qu’ils offrent aux concepteurs la possibilité de construire leurs projets autour de normes émergentes, ce qui est essentiel à la croissance de ces technologies. La balance connectée Withings est un parfait exemple d’un système ouvert : le dispositif, qui mesure le poids et la masse graisseuse des utilisateurs, se synchronise avec des applications tierces, telles que MyFitnessPal, afin de mettre à jour automatiquement le poids de l’utilisateur dans des applications.
Ces technologies ne sont qu’à leur balbutiement dans l’IoT, et il est certain que les entreprises innoveront afin d’améliorer les interfaces pour mieux les adapter à la façon dont les gens pensent et agissent.
Que le meilleur geste gagne !