Le Hardware as a service pourrait se définir comme fournir du matériel à la demande. Dans le cadre de l’Internet des Objets ce modèle économique pourrait séduire un grand nombre de consommateurs.
Comme le signal un contributeur de Techcrunch dans son article, les objets connectés sont soumis à l’obsolescence programmée. Le problème n’est pas forcément la fiabilité des dispositifs, mais le fait qu’au bout d’un moment, le produit n’est plus mis à jour.
Au fil du temps, la fonctionnalité d’un dispositif ne répond plus à un usage. Prenons un exemple bien connu : les baladeurs MP3 ont été remplacés par des appareils gérant les Codecs vidéo et permettant de regarder des films ou des clips (bien que l’écran soit petit) pour finalement se voir supplanter par les smartphones capables de gérer toutes ces fonctions et bien plus encore.
Cette évolution technologique est normale : les entreprises proposent de nouvelles gammes de produits mieux équipés et plus adaptés à la demande. A force d’acheter des objets, les consommateurs se lassent. Pour ne pas rencontrer ce problème, les concepteurs d’objets connectés peuvent adopter un modèle économique : le hardware as a service.
Concrètement, il s’agit d’apporter aux objets connectés une valeur ajoutée via des services innovants. Ceux-ci bien sûr sont synonymes de nouvelles sources de revenus en pensant le matériel à la demande.
Nous avons à de nombreuses reprises parlé de ce genre de solutions sur objetconnecte.com. Fenotek, la startup à l’origine du majordome connecté Hi) a pensé la conception de son produit autour des services proposés.
Ainsi le matériel, une sonnette intelligente dotée d’une caméra de surveillance peut servir à prévenir les forces de l’ordre en cas de tentative d’effraction. Hi) permet également à joindre les visiteurs qui sonnent à votre porte. Les services à imaginer autour du dispositif sont nombreux : assistance 24h/24, partenariat avec des plateformes comme AirBNB, etc.
Des exemples réussis du Hardware as a service
Si Fenotek vient tout juste de terminer avec succès sa campagne IndieGogo et doit encore faire ses preuves, d’autres sociétés démontrent l’efficacité de ce modèle économique.
Vivint fabrique des solutions Smart Home aux Etats-Unis. Elle propose également dans son écosystème un visiophone connecté, mais aussi une serrure et un contrôleur de porte de garage. L’entreprise fournit des services d’installation gratuite et d’assistance 24h/24 et 7 jours sur 7 à l’essai puis payant, et l’enregistrement des vidéos de surveillance.
Les clients choisissent les offres et payent en conséquence à l’abonnement, rapportant ainsi à la société des revenus constants. Vivint a présenté pour l’année dernière 650 millions de dollars de revenus et plus d’1 million de clients ayant souscrit à un forfait à partir de 60 dollars par mois.
Dans un tout autre secteur, Hitachi, l’entreprise japonaise a introduit le concept de « Train as a service ». Avec cette approche, son client Virgin dispose d’un suivi à distance et assure la maintenance des 65 locomotives louées.
Ce modèle économique, le Hardware as a service, s’inscrit parfaitement dans une tendance à « l’uberisation » des transports. Les constructeurs automobiles proposent de plus en plus la location de leur véhicule, comme les marques allemandes comme BMW ou Volkswagen, entre autres.
Le client au centre de l’attention
Avec cette vision, le client n’est pas forcément propriétaire de son objet. Si cela rompt avec les habitudes de consommation, les « abonnés » n’ont plus à se soucier de la casse ou de l’assurance des produits puisque ces éléments sont inclus dans leur contrat.
En adoptant ce principe à l’IoT, l’obsolescence ne serait plus un problème pour le client. Dans tous les cas, il jouirait des services en profitant des mises à jour apportées par le fabricant. Pour l’entreprise, le retour sur investissement est assuré puisque le coût de développement est plus rapidement amorti. Cela est possible grâce à une source de revenus régulière. Pour l’acheteur, il peut également changer plus rapidement de matériels sans forcément faire un trou dans sa trésorerie.
La révolution du Software as a Service est déjà passé par là. Les nombreuses applications sur smartphone ont permis le début de la relation client/entreprise. La fidélisation s’en trouve facilitée.
L’objectif maintenant, est de rencontrer le même succès avec le hardware as a service. Si la flexibilité amenée par le monde du logiciel et des applications est vérifiée, il faut encore éduquer les consommateurs à ne plus posséder leurs objets, repenser les contrats d’assurance et évidemment ne pas oublier la dure bataille du respect de la vie privée en chemin.