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Les stratégies de communication à l’ère du numérique – interview de Charlotte Couffon, fondatrice de l’agence Cornaline Communication

La communication est un incontournable pour toutes les entreprises. Charlotte Couffon, experte de ce secteur, nous fait part de ses opinions concernant les meilleures stratégies. Elle insiste aussi sur l'importance des relations presse pour les startups, les PME, les professions libérales et les multinationales. 

Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre agence, Cornaline Communication ?

Je suis Charlotte Couffon, fondatrice de Cornaline Communication, une agence spécialisée en relations presse, créée en 2022. J'accompagne principalement des startups, des PME et des professionnels libéraux, actifs dans des secteurs variés tels que la , l'immobilier, l'IT, la finance ou encore la santé et le droit. Mon rôle consiste à offrir une visibilité stratégique à mes clients et à renforcer leur notoriété dans les médias. L'objectif de l'agence est de raconter des histoires captivantes et authentiques, mettant en lumière les valeurs et les ambitions des entreprises, tout en les positionnant comme des leaders dans leur domaine.

Les relations presse dépassent la simple communication : Il ne s'agit pas simplement de promouvoir une image, mais de permettre aux entreprises de porter des messages qui font sens et résonnent. Ma mission est également de faire émerger de nouvelles perspectives dans un paysage médiatique souvent saturé. Ce travail de visibilité est essentiel pour permettre aux startups et aux PME de se démarquer, d'attirer l'attention des journalistes, mais aussi celle des investisseurs, partenaires et clients potentiels.

Au cœur de mon approche se trouve une relation de proximité avec mes clients. Je favorise des échanges réguliers, que ce soit par téléphone, par e-mail ou via des outils comme WhatsApp, pour rester en permanence à l'écoute de leurs besoins et de leurs attentes. Cette proximité me permet d'être réactive et d'ajuster les stratégies de communication en fonction des évolutions du et des objectifs spécifiques de chaque client.

Qu'est-ce qui vous a poussé à créer Cornaline Communication, et en quoi votre agence se distingue-t-elle des autres acteurs du marché des relations presse ?

Après plus de 15 ans passés au sein de diverses agences de communication parisiennes, j'ai décidé de me lancer dans l'entrepreneuriat. La pandémie de Covid-19 a marqué un tournant décisif, m'offrant l'opportunité de réfléchir à ma carrière et à ce que je voulais réellement construire. À l'approche de mes 35 ans, j'ai ressenti le besoin de franchir une nouvelle étape en créant ma propre agence qui incarne mes valeurs : l'humain, la proximité, l'échange, l'écoute, la réactivité et le bon sens. Mon ambition était de mettre mon expérience au service d'un projet plus personnel, fondé sur le dialogue et une communication authentique.

Ce qui distingue Cornaline Communication des autres agences de relations presse, c'est avant tout la dimension humaine de son approche. Le côté humain et la proximité font toute la différence. Contrairement aux grandes structures où la relation client peut parfois être plus distante, chez Cornaline Communication on mise sur un accompagnement personnalisé et une communication fluide. Cette proximité favorise des liens solides et instaure une véritable confiance mutuelle. Travailler en étroite collaboration avec les clients permet de mieux comprendre leurs besoins et d'être plus réactif.

Elle insiste également sur l'importance de cette proximité dans un environnement professionnel de plus en plus digitalisé. Dans le secteur des relations presse, où les interactions sont parfois impersonnelles, la communication directe et régulière permet de mieux cerner les attentes et de maximiser l'impact des actions menées. Pour elle, cette approche est un véritable atout dans un marché où l'humain reste un facteur clé de réussite.

Pouvez-vous nous expliquer les principaux défis auxquels les startups, qui sont vos clients, sont confrontées lorsqu'elles tentent de se faire connaître, et comment vous les aidez à les surmonter ?

L'un des plus grands défis auxquels sont confrontées les startups est de se faire une place dans un environnement ultra-compétitif. Les relations presse sont un levier stratégique qui permet aux startups de se démarquer. L'objectif est de leur offrir une visibilité précieuse à travers des articles dans des médias clés, qui touchent directement leur public cible. Cette visibilité  joue un rôle crucial, car elle permet de bâtir progressivement une image de marque forte. Cela va bien au-delà de la simple reconnaissance ; cela permet également de susciter l'intérêt d'investisseurs, de partenaires stratégiques, et de prospects.

Les relations presse offrent aux entreprises un moyen de se différencier et de se positionner comme des leaders d'opinion dans leur domaine. Charlotte souligne l'importance d'une stratégie claire et ciblée pour tirer pleinement parti de ce levier. Il ne s'agit pas seulement de multiplier les mentions dans la presse, mais de s'assurer que les histoires racontées captent l'attention, qu'elles soient intéressantes et pertinentes. Il est essentiel que ces histoires véhiculent les valeurs de l' et qu'elles résonnent avec le public visé.

Elle insiste sur le fait que, dans l'univers des startups, où la concurrence est rude et où chaque acte de communication doit compter, la qualité de la stratégie de relations presse peut être un facteur décisif pour accélérer la croissance. L'objectif est de toucher non seulement la presse spécialisée mais aussi la presse généraliste, afin de rendre l'entreprise visible aux yeux du plus grand nombre.

Quels sont les éléments clés d'une stratégie de communication pour aider une entreprise à se démarquer dans ce milieu très compétitif ?

Les tribunes sont les outils les plus efficaces pour transmettre un message. Plutôt que de se limiter à des communiqués de presse classiques, souvent perçus comme trop promotionnels et moins percutants par les journalistes, je privilégie les tribunes d'experts. Ce sont des espaces où les fondateurs ou responsables de startups peuvent partager leur expertise sur des sujets clés. Elles permettent ainsi de positionner l'entreprise comme un acteur légitime et réfléchi dans son domaine.

Un exemple concret : dans le secteur de la cybersécurité, j'accompagne la startup Qevlar AI pour l'aider à se faire connaître dans des médias spécialisés comme Solutions Numériques, mais aussi dans des publications plus généralistes comme Forbes ou Le Journal du Net. Il est essentiel de toucher un large public tout en ciblant des médias spécialisés. Cela permet de renforcer la notoriété de la startup dans son secteur tout en l'introduisant à un public plus large, souvent moins informé sur ces sujets techniques et plus complexes.

Une tribune permet de délivrer un message plus impactant, réfléchi et authentique. Ce format, plus libre et approfondi, offre aux entrepreneurs et dirigeants l'opportunité de se positionner en tant qu'experts sur des sujets d'actualité, tout en apportant une réelle valeur ajoutée aux lecteurs. Contrairement aux communiqués de presse traditionnels, souvent perçus comme une forme de promotion directe, les tribunes offrent une occasion unique de renforcer la crédibilité, d'engager un dialogue avec les publics cibles et de consolider la réputation de l'entreprise.

Comment des outils comme Qevlar AI, Homapi, Haliro, et d'autres solutions similaires illustrent-ils l'importance de cibler les bons médias pour se démarquer ? Et comment évaluer l'impact des agences de relations presse sur la crédibilité d'une entreprise technologique ?

J'ai accès à une plateforme qui me permet d'analyser toutes les retombées presse. Celle-ci fournit des statistiques détaillées, telles que l'audience totale, le volume d'articles, la somme totale de l'EAE (Espace Publicitaire Équivalent), ainsi que la répartition par médias, entre autres. Bien que la mesure directe de l'impact des relations presse soit complexe, je m'efforce de suivre de près les retombées en analysant les leads générés. Chaque mois, je demande à mes clients s'ils ont reçu des appels entrants suite à leurs retombées presse. Ce suivi régulier permet à l'agence de mesurer l'efficacité de ses actions. Ces retours sont un véritable baromètre de la pertinence des campagnes. Quand un client me dit qu'il a eu plusieurs appels de prospects suite à un article, c'est une preuve concrète que mon travail porte ses fruits.

Je précise bien que ce suivi ne se limite pas à la simple observation des chiffres. Cela permet aussi de comprendre quel type de contenu ou quel média a le mieux fonctionné. Par exemple, une tribune dans un journal spécialisé génère souvent plus d'engagement de la part des acteurs du secteur, tandis qu'un article dans la presse grand public attire une audience plus variée, mais potentiellement moins ciblée. J'évalue ainsi l'impact des retombées presse en fonction du type de médiatisation, du profil des contacts reçus et des opportunités générées.

Elle souligne que le suivi des leads est essentiel dans le domaine des relations presse, car il permet d'ajuster les stratégies en temps réel. C'est un processus d'amélioration continue. Par exemple, si un client indique à Charlotte qu'il reçoit des appels d'un type particulier de contact, comme des potentiels nouveaux clients ou des investisseurs, cela lui permet de peaufiner la stratégie pour mieux cibler ces profils et maximiser l'impact de son travail. Ces retours  l'aident à s'assurer que ses actions ne sont pas seulement visibles, mais qu'elles génèrent également un véritable intérêt commercial pour ses clients. 

Avec la montée en puissance de l' et des nouvelles technologies relatives aux , comment les agences RP doivent-elles s'adapter par rapport à ce nouvel environnement? Est-ce qu'il y a des défis spécifiques maintenant qui doivent être pris en compte par rapport à l'avènement de toutes ces nouvelles technologies comme ChatGPT ou Cloudera, etc ?

L' peut être un outil utile dans certains cas. Cependant, elle souligne que l'IA ne remplacera jamais l'humain. Au cœur des relations presse, c'est avant tout l'aspect humain et la personnalisation des échanges qui priment. Un échange par téléphone ou un déjeuner avec un journaliste ne sont en rien des démarches mécaniques, mais relèvent véritablement du relationnel.

Loin de percevoir l'IA comme une menace, je la considère comme un outil complémentaire qui peut alléger certaines tâches. L'IA peut être un véritable atout, notamment lorsqu'il s'agit de faire une ébauche de contenu ou de trouver des idées de visuels pour illustrer un post sur les sociaux, par exemple, ce qui est précieux lorsque la charge de travail est importante. Toutefois, il est essentiel de l'utiliser avec discernement. Les relations presse, elles, nécessitent toujours une forte personnalisation et un contact direct. Une relance téléphonique, un échange en face à face dans un café ou un déjeuner avec un journaliste, ce sont ces moments humains qui font vraiment la différence. On ne peut pas créer de vraies relations via un algorithme.

L'IA peut nous aider à gagner du temps, mais elle ne pourra jamais remplacer l'écoute, l'empathie et la réactivité que l'on met dans nos échanges. C'est ça, le véritable moteur des relations presse.

Dans le cadre de vos activités, comment faites-vous pour identifier et travailler avec ces publications spécialisées ?

Pour identifier les médias pertinents, j'utilise des outils spécialisés tels que Luqi de Cision, une plateforme de gestion des relations presse tout-en-un qui permet d'identifier les journalistes et blogueurs clés, de créer des fichiers, etc. Elle offre un accès à une base de données complète et constamment mise à jour, centralisant toutes les informations essentielles : coordonnées, secteurs couverts, centres d'intérêt des journalistes, etc. Grâce à Luqi, je peux cibler précisément les journalistes spécialisés dans des domaines spécifiques, assurant ainsi que chaque communiqué ou tribune atteigne les bonnes personnes. De plus, la plateforme me permet de diffuser mes contenus et de suivre l'engagement des journalistes. J'ai accès aux statistiques et peux voir qui a ouvert mes mails, ce qui m'aide à ajuster mes stratégies de communication et à maximiser l'impact de mes envois.

Charlotte souligne également l'importance des médias de niche, qui, bien qu'étant plus petits, occupent une place stratégique dans sa démarche. Ces médias sont essentiels pour atteindre une audience ciblée et qualifiée. Contrairement aux médias généralistes, ils s'adressent à des communautés spécifiques, intéressées par des sujets pointus comme la cybersécurité, l'innovation ou l'IT. Une couverture dans ces publications spécialisées peut souvent avoir un impact plus fort qu'une mention dans des titres plus larges mais moins ciblés. Les journalistes spécialisés connaissent leur audience et savent ce qui l'intéresse. En étant bien positionnée dans ces médias, elle maximise les chances que son message atteigne ceux qui sont réellement concernés.

En combinant des outils spécialisés et un ciblage précis, Charlotte optimise la portée et la pertinence des campagnes pour ses clients, garantissant ainsi une visibilité accrue et des retombées mesurables.

Comment situez-vous l'avenir des relations presse dans un écosystème de communication qui est de plus en plus digitalisé ? Est-ce que vous voyez des nouvelles innovations qui pourraient vous aider ou qui seraient plus pratiques dans un futur proche ?

Je reste optimiste quant à l'avenir des relations presse, même si les pratiques ont évolué de manière significative. Aujourd'hui, les réseaux sociaux sont incontournables pour partager en temps réel des articles de presse et échanger directement avec sa communauté. Des plateformes comme LinkedIn permettent de toucher un public plus large et plus réactif, offrant une diffusion instantanée des retombées médiatiques.

Les relations presse 3.0 s'intègrent parfaitement avec les réseaux sociaux et les nouvelles technologies. Si l'IA ne remplace pas l'interaction en temps réel, elle est un véritable atout pour étoffer les contenus sur les réseaux sociaux et trouver le ton approprié, permettant ainsi de mieux adapter le message à l'audience cible. Cela optimise la communication et renforce l'impact des campagnes.

Cependant, je ne cache pas mon regret face à la disparition de certaines pratiques plus humaines et authentiques. Ce que je trouve dommage, c'est la perte des interactions personnelles. Les déjeuners ou cafés avec les journalistes, qui étaient autrefois un moyen privilégié de tisser des liens, se font de plus en plus rares. Aujourd'hui, beaucoup d'échanges se font par e-mail ou visioconférence, ce qui, à mon sens, manque d'un véritable côté humain. C'est pourquoi je m'efforce de réintroduire cette dimension dans mon travail. J'insiste sur l'importance des rencontres en face à face chaque fois que c'est possible. En 2025, je vais organiser de nouveau des petits-déjeuners avec les journalistes, des déjeuners en one to one et, pourquoi pas, prochainement un voyage de presse, afin de recréer des liens authentiques et renforcer ces échanges humains si précieux.

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