Le “Jésus virtuel” de l’IA divise les croyants en ce moment. Doit-on le considérer comme une révolution ou un blasphème ?
Le “Jésus virtuel” qu’a conçu l’intelligence artificielle de Catloaf Software fait sensation sur internet. Ils ont en fait baptisé cette application Text With Jesus. Avec elle, les utilisateurs peuvent dialoguer avec des figures bibliques comme Jésus, Moïse ou Marie. Mais derrière la curiosité, le débat s’enflamme entre innovation spirituelle et crainte du blasphème.
Comment le Jésus virtuel de Catloaf Software est-il né ?
Le projet Text With Jesus est né à Los Angeles, dans les locaux de Catloaf Software. à la tête de l’entreprise, Stéphane Peter. Ce développeur franco-américain veut utiliser l’IA pour fournir une expérience interactive autour des Écritures. On peut poser des questions à un personnage virtuel, qui répond en citant des versets bibliques avec un ton bienveillant.
Le but n’est pas de remplacer la foi, mais de rendre la Bible plus accessible. Selon Peter, l’application attire avant tout des curieux. Plus précisément, ceux qui cherchent à redécouvrir les textes sacrés sous un format moderne.
“C’est une façon ludique et directe d’explorer la spiritualité”, explique-t-il. Et l’approche a d’ailleurs déjà trouvé son public. De fait, l’application du Jésus virtuel affiche une note de 4,7 sur l’App Store et plusieurs milliers d’abonnés.
Pourquoi cette IA religieuse fascine-t-elle autant ?
L’essor de cette appli montre à quel point la technologie s’immisce désormais dans la religion. Comme le rappelle Peter, l’IA peut devenir un outil pédagogique. Ceci, en particulier pour les jeunes générations qui s’éloignent des pratiques traditionnelles. Avec cette approche interactive, ils peuvent poser des questions sans jugement. Ils peuvent également obtenir des réponses immédiates.
Des applications similaires émergent d’ailleurs dans d’autres religions. Pour ne citer que AI Buddha pour le bouddhisme ou Deen Buddy pour l’islam. Mais Text With Jesus va plus loin que les autres. L’appli recrée le dialogue avec des personnages considérés comme saints.
L’IA peut-elle vraiment parler de foi via ce Jésus virtuel ?
De nombreux croyants restent prudents face à cette évolution. Certains pasteurs et théologiens estiment que ce Jésus ne peut pas reproduire la profondeur émotionnelle d’un échange humain. Et encore moins la dimension spirituelle. “L’IA peut citer la Bible, mais elle ne possède ni cœur ni âme”, résume le rabbin Gilah Langner, interrogée par l’AFP.
D’autres, plus optimistes, y voient en outre un complément utile pour éveiller la curiosité religieuse. La nouvelle application ne prétend pas remplacer les prêtres, mais fournit une porte d’entrée vers la foi. Aujourd’hui, la spiritualité se digitalise de plus en plus. Et le Jésus virtuel pourrait bien devenir le symbole d’un nouveau rapport entre religion et technologie.
Cette appli est-elle un outil spirituel ou un danger pour la foi ?
L’arrivée de Text with Jesus relance un débat profond sur l’insertion de l’IA dans la religion. Le Vatican a récemment rappelé que l’intelligence artificielle reste “un outil” et non une source de vérité. Le pape a d’ailleurs mis en garde contre toute confusion entre données et sagesse.
Certains prêtres voient en outre dans cette application une opportunité d’évangéliser autrement. D’autres redoutent qu’elle banalise la parole divine. Le rédacteur du Christian Post James Spencer estime même que “le Jésus de l’IA cherche davantage à plaire qu’à enseigner la foi”.
Quel avenir pour la foi à l’ère de l’IA comme le Jésus virtuel ?
Stéphane Peter assure que ce n’est pas un remplacement du clergé. “L’IA ne peut ni prier, ni aimer, ni croire”, souligne-t-il. “Mais elle peut susciter des questions, et c’est déjà beaucoup.” L’application continue ainsi d’évoluer et intègre désormais des “conseillers spirituels virtuels”. Ces derniers sont capables d’aborder des sujets moraux ou existentiels.
Le succès de Text With Jesus révèle en tout cas un besoin de spiritualité réinventée. Le dialogue entre foi et technologie ne fait que commencer. Peu importe qu’on le considère comme une aide à la prière ou une dérive numérique. Dans tous les cas, le Jésus virtuel a déjà réussi à remettre Dieu au centre du débat digital.
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