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Programme numérique : que propose le président Emmanuel Macron aux startups IoT ?

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Alors que le défi semblait difficile à relever, Emmanuel Macron, le candidat du parti En Marche (devenu depuis peu La République en Marche), a été élu président de la République française. Que contient le programme numérique du huitième président de la Ve République ? Examinons de plus près ce que l'ancien ministre de l'Économie propose d'accomplir pour les startups .

La campagne en vue d'élire le président de la République française n'a pas été de tout repos. Et ce n'est rien de l'écrire. Les différentes péripéties ont mené à un scénario quelque peu inattendu au second tour : le candidat d'En Marche ! a affronté Marine Le Pen, chef de ligne du Front national, et l'a finalement emporté.

Maintenant qu'Emmanuel Macron est le président de la République, il est temps de se pencher d'un peu plus près sur ses projets évoqués dans son programme numérique.

Très attendu sur ce volet, l'ancien ministre de l'Économie a fait preuve par le passé de son goût pour l'innovation et la mise en avant des startups de la French Tech en participant activement à la mise en valeur de ce programme en collaboration avec Fleur Pellerin, initiatrice de ce label, et Axelle Lemaire, ancienne secrétaire d'État chargée du numérique. Mais que contient le programme numérique et économique d'Emmanuel Macron en faveur des startups IoT ? Que veut-il accomplir au cours des cinq prochaines années ? Réponse dans les lignes qui suivent.

Très haut débit et démarche administrative en ligne : pourquoi cela est nécessaire pour le président

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En parcourant la profession de foi du président récemment élu, les occurrences du terme numérique ne sont pas nombreuses : le mot est utilisé 9 fois tout au long des 17 pages. En revanche, les points et les termes associés prouvent une volonté de changer la donne, en commençant par palier le retard de la France dans la généralisation des couvertures mobile et Très Haut Débit.

En effet, le soutien à l'innovation ne peut se faire sans infrastructure digne de ce nom. Alors que le chef d'État aspire de ses vœux à une “startup nation”, les inégalités géographiques induites par l'absence de connectivité (et nous ne parlons même pas des !) sont des freins à la croissance des entreprises du numérique sur le territoire. Pour y remédier, Emmanuel Macron veut dans son programme numérique réduire au maximum le nombre de “zones blanches”, les zones privées de débit mobile.

Il souhaite également prendre quatre ans d'avance sur le déploiement du Très Haut Débit filaire (Fibre optique à 80 % minimum, coaxiale, ou toute autre technologie qui permet d'obtenir un débit supérieur à 30 MB/s), dont la finalisation était prévue originellement en 2022, en couvrant la quasi-totalité de l'hexagone d'ici la fin de son quinquennat en 2018. Dans le programme numérique d'En Marche !, il est écrit à ce sujet : “l'État prendra ses responsabilités partout où cela est nécessaire”.

Le président espère numériser la totalité des démarches administratives d'ici 2022, exception faite de l'obtention de la première obtention des papiers d'identité. Sans pour autant supprimer les versions papier, l'objectif est de mettre en place une e-administration capable d'accélérer et de simplifier la plupart des démarches administratives pour les particuliers, mais aussi pour les entrepreneurs, pour les entreprises de toutes tailles en particulier les PME et les TPE.

Ces deux étapes semblent nécessaires pour favoriser la croissance des startups, notamment celles qui conçoit des produits connectés en direction des entreprises. Pour les sociétés qui veulent réaliser une transition numérique d'envergure, le chef d'État et son mouvement donnera la priorité à la formation des dirigeants et à des salariés afin qu'ils maîtrisent les outils numériques nécessaires à leurs activités.

Des mesures économiques pour les startups, mais surtout pour les entreprises

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La simplification administrative est une chose, mais les entreprises veulent principalement bénéficier d'une souplesse fiscale. La baisse de l'impôt sur les sociétés de 33,3 à 25 % voulu par Emmanuel Macron est un moyen de s'aligner sur les pratiques en vigueur dans les autres pays européens. Deux autres mesures sont prévues pour favoriser l'investissement privé, comme l'indique le programme numérique : “Nous transformerons le CICE en allègements de charges pérennes, et l'ISF en «Impôt sur la Fortune Immobilière» sans accroître la fiscalité actuelle sur l'immobilier et les droits de succession, et sans taxer ce qui finance les entreprises et l'emploi. Nous créerons un prélèvement unique sur les revenus du capital, de l'ordre de 30%”.

Dans l'idéal de ce programme, les entrepreneurs pourront bénéficier de l'assurance chômage, tandis que la suppression du RSI (Régime Social des Indépendants) pour les travailleurs indépendant, remplacé par le régime général et la baisse des charges permettront d'assurer une sécurité financière à ces derniers.

Financement participatif : le plafond passe à 2,5 millions d'euros

Par ailleurs, il est indiqué dans le programme numérique que le président Emmanuel Macron souhaite financer l'émergence de l'Industrie du Futur. Un fonds de 10 milliards d'euros sera constitué à partir des actions minoritaires de l'État afin d'accélérer la transformation des entreprises. Les startups qui proposent des solutions IoT répondant à cette problématique pourront en profiter directement ou indirectement, après réponse à un appel d'offres auprès d'une .

Mais la constitution d'un unique du numérique en Europe sous la forme d'un fonds de capital-risque – au minimum 5 milliards d'euros – sera particulièrement consacrée au développement des startups européennes. Les startups IoT françaises étant très bien placées sur l'échiquier mondial, pourront sans doute tirer leur épingle du jeu afin de rivaliser avec leurs concurrentes américaines, souvent mieux soutenu financièrement. Reste à savoir comment ce fonds sera mis en place, cela le programme numérique ne l'indique pas.

Les secteurs privilégiés sous l'ère Emmanuel Macron

Le président a dévoilé son projet d'investissement dans le journal Les Échos. Il a identifié les secteurs privilégiés qui seront soutenus financièrement par l'État pour un total de 50 milliards d'euros sur cinq ans. La transition énergétique, peu évoquée pendant la campagne, bénéficiera de 15 milliards d'euros.

L'objectif premier est de réduire le nombre de véhicules très polluants sur le territoire et de renforcer l'isolation thermique des bâtiments privés et publics. 15 milliards d'euros seront accordés à la formation des jeunes et des chômeurs. Par ailleurs, 5 autres milliards bénéficieront à la modernisation de la vie publique.

Mais les startups IoT seront particulièrement intéressés par les investissements dans les transports, la santé, et l'agriculture. Le gouvernement accordera 5 milliards d'euros à chacun de ces secteurs.

En plus de l'émergence de l' du Futur, ce sont les domaines dans lesquels les startups IoT pourront s'épanouir en contribuant à la de la France. Emmanuel Macron veut par exemple lutter contre les déserts médicaux avec la télémédecine et le suivi des patients grâce aux objets connectés, faciliter la transformation des méthodes de production agricole pour favoriser “la montée en gamme de notre agriculture”, ainsi que la modernisation des équipements de transports en commun.

L' est également une technologie fer-de-lance pour le chef d'État qui veut établir une “stratégie nationale” d'évaluation afin d'anticiper ses apports dans différents secteurs et ses impacts possibles sur la société.

Pour l'avènement des technologies tous secteurs confondus, le président et son mouvement souhaitent développer “le droit à l'expérimentation dans le respect des impératifs de sécurité, de protection du consommateur et de loyauté de la concurrence.

Il s'agira d'effectuer des dérogations valables dans le cadre de la loi et pour un temps limité “afin de tester de nouvelles solutions”.Ainsi, nous imaginons qu'il sera plus aisé de tester les ou les premières infrastructures 5G en France, par exemple.

L'open data, le point faible de ce programme numérique ?

Dans le cadre de l'open data, vient l'idée d'obliger les “administrations chargées d'autoriser des activités (l'ouverture d'un hôtel, ou l'obtention d'une licence de chauffeur privé …) “ à “mettre à disposition leurs données.L'idée de cette banque de données numériques réutilisables est de favoriser l'émergence de nouveaux services auprès de ces commerçantsface aux géants étrangers”.

Le but serait d'éviter une mainmise des acteurs comme UBER, AirBnb ou Booking alors que de nombreux acteurs français veulent profiter de ce marché. Cette idée semble toutefois difficile à mettre en place puisque ces géants peuvent très bien déployer les moyens financiers pour obtenir ces informations.

La , de bonnes idées, malgré des évidences

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Comme la Commission européenne, Emmanuel Macron souhaite protéger les données personnelles de ses concitoyens en créant une agence européenne en charge de la surveillance des grandes plateformes numériques. Or, les mesures prises par l'institution par le biais du règlement général de la protection des données (GDPR) obligeront toutes les entreprises effectuant des traitements de la donnée à l'appliquer sous peine de sanctions lourdes. Par ailleurs, la CNIL est un organisme à l'origine de ce règlement européen, il sera difficile de faire mieux. Est-ce un défaut du programme numérique ? Il s'agit plutôt de prendre les mesures incitatives à l'application du GDPR en mai 2018.

En revanche, le président voudrait renégocier avec les États-Unis le Privacy Shield, l'accord concernant le transfert des données personnelles vers ce pays d'outre-Atlantique entré en vigueur à l'été 2016. Selon les autorités européennes, celui-ci ne serait pas suffisant pour protéger les données des citoyens européens face aux entreprises et agences américaines.

À l'échelle de la France, il sera question de renforcer la cyberdéfense. Dans un contexte de menace terroriste, Emmanuel Macron en fait une priorité nationale dans son programme numérique.

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