L’essor de l’Internet des objets (IoT) n’a jamais été aussi palpable au sein des principaux horizons industriels, bouleversant au passage traditions et hiérarchies établies. Ces dernières années, un nouvel élan s’est emparé des directions, où le numérique n’est plus relégué au rang d’outil d’appoint, mais devient le moteur de la compétitivité et de l’innovation. Désormais, la transformation digitale s’inscrit dans les plans stratégiques discutés au plus haut niveau des conseils d’administration. Plus qu’une tendance, l’intégration de l’IoT est vécue comme une nécessité incontournable pour rester pertinent face à la montée des exigences d’un marché en mutation et de réglementations plus strictes. Les résultats d’un vaste sondage auprès de cadres dirigeants montrent à quel point l’IoT cristallise l’attention, parfois au détriment d’autres technologies portées par le buzz ambiant comme l’IA ou la blockchain. Cette montée en puissance de l’IoT s’accompagne d’une réflexion profonde sur la transformation des process métiers eux-mêmes, bien au-delà de la simple optimisation. À travers les filières, une dynamique collective semble se dessiner, portée par l’envie de bâtir une industrie plus intelligente, connectée et résiliente.
IoT : la technologie désormais incontournable pour la compétitivité industrielle
Alors que le terme “innovation” revenait sans cesse dans les discours des dirigeants ces dernières années, c’est désormais l’IoT qui occupe la première place au cœur des stratégies de transformation. Les entreprises leaders telles que Siemens, Schneider Electric, General Electric ou Bosch ont saisi très tôt les bénéfices tangibles liés à la connectivité des équipements : gain de productivité, traçabilité accrue et optimisation de la maintenance en sont devenus les piliers majeurs. Ce mouvement n’est pourtant plus réservé aux géants technologiques. Même les secteurs réputés frileux, comme l’agroalimentaire ou le manufacturing traditionnel, accélèrent l’adoption de solutions intelligentes embarquant le meilleur de l’IoT, sous l’impulsion de groupes comme Honeywell ou IBM, avec pour objectif de ne pas se laisser distancer dans la nouvelle course à la donnée.
Cette mutation s’exprime notamment par la généralisation des projets IoT dans les feuilles de route des industriels interrogés, avec pas moins de 77 à 92% des décideurs sondés dans le secteur food & beverage, la production ou le retail classant le sujet parmi leurs trois premières priorités. Le phénomène s’accompagne d’une montée en maturité digitale qui se traduit aussi par la professionnalisation des équipes projet et la multiplication des partenariats stratégiques avec des spécialistes tels que Cisco, Thales ou Capgemini. Pour alimenter cette dynamique, de nombreux acteurs misent également sur des langages de programmation IoT adaptés aux besoins métier et sur des infrastructures centralisant le traitement de la donnée, grâce au cloud et à la 5G.
Au-delà des cas d’usage bien connus (télémétrie, supply-chain, maintenance prédictive), d’autres applications émergent dans le sillage de nouvelles exigences imposées par la réglementation ou la pression compétitive. Il n’est plus question simplement de collecter des données, mais de les exploiter en temps réel pour améliorer la qualité, réduire les coûts et renforcer la conformité environnementale. Cette transition s’accentue avec le passage à l’IoT industriel 5G, ouvrant la porte à de nouveaux modèles opérationnels résolument connectés, comme en témoignent les collaborations entre des équipementiers comme Ericsson et les plateformes de gestion à distance, véritables chefs d’orchestre de la transformation numérique du secteur secondaire.

Focus secteur : comment l’IoT façonne les grandes filières industrielles
Chaque secteur aborde la révolution IoT avec des attentes et des ambitions singulières, révélant ainsi le caractère transverse mais polymorphe de la vague numérique. Dans la santé et l’industrie pharmaceutique, l’automatisation du suivi patient et la gestion connectée des équipements médicaux ouvrent la voie à un pilotage plus précis, sécurisé et réactif. Les géants du secteur, à l’instar d’IBM, amorcent une bascule vers des plateformes IoT intégrées capables de simplifier la conformité réglementaire et d’anticiper les défaillances techniques, grâce à des capteurs intelligents et des analyses prédictives sur mesure.
Le transport et la logistique, eux, naviguent au rythme des flux en temps réel où l’anticipation des aléas devient un avantage concurrentiel décisif. Les dirigeants de ce secteur interrogés, dont 90,5% placent l’IoT au cœur de leur roadmap, misent sur des solutions de connectivité robuste telles que celles développées par Honeywell et Cisco, qui facilitent l’intégration de capteurs IoT industriels à grande échelle au sein d’entrepôts et de flottes de véhicules connectés. Cette infrastructure intelligente permet une gestion proactive des incidents, la réduction des délais de livraison, et l’amélioration du bilan environnemental via l’optimisation des trajets.
Du côté du retail et du secteur des biens de grande consommation, l’Internet des objets révolutionne autant l’expérience client que l’efficacité des chaînes logistiques. Grâce à des innovations signées Capgemini ou Thales, la surveillance intelligente des stocks, l’automatisation des réapprovisionnements ou l’analyse du parcours client deviennent des leviers puissants pour se démarquer. Ces transformations vont souvent de pair avec l’essor de la traçabilité, de la maintenance prédictive et d’un reporting temps réel pour des décisions toujours plus éclairées, rompant définitivement avec les modèles de gestion traditionnels.
Nouveaux défis de l’IoT entre sécurité, scalabilité et écosystèmes hybrides
La montée en généralité de l’IoT au sein des filières traditionnelles n’est toutefois pas exempte de nouveaux défis majeurs. L’un des enjeux principaux concerne la sécurité des infrastructures et des données, alors que la multiplication des points de connexion transforme les sites industriels en vastes réseaux ouverts – et donc exposés. Les sociétés pionnières, à l’image de Schneider Electric et Thales, développent des solutions orientées cybersécurité, alliant certifications strictes, analytics en continu et chiffrement avancé, afin de garantir l’intégrité des process, la confidentialité des informations sensibles et la conformité avec les exigences réglementaires qui se renforcent chaque année.
Au défi de la sécurité s’ajoute celui de la scalabilité : il ne s’agit plus de piloter quelques pilotes ou sites témoins, mais d’industrialiser l’usage de l’IoT à l’échelle mondiale. La robustesse et la flexibilité des solutions cloud, à l’instar de celles d’Ericsson ou General Electric, prennent ainsi une place prépondérante. Ce mouvement vers le cloud permet d’absorber l’augmentation du volume de données générées et d’orchestrer le déploiement massif de capteurs sur des milliers de sites en simultané. Les offres émergentes sur le marché, comme la plateforme IoT mondial de Singtel, sont justement pensées pour accompagner ce changement d’échelle et soutenir la connectivité transfrontalière, indispensable à l’industrie 4.0.
Construire un écosystème hybride devient également essentiel, chaque entreprise devant sélectionner l’architecture la plus adaptée entre edge, cloud, et on-premise, selon ses cas d’usage et impératifs réglementaires. Grâce à la maturité croissante des partenaires comme Honeywell ou Bosch, les directions techniques privilégient désormais l’interopérabilité, la gestion unifiée des identités connectées et l’orchestration intelligente des flux de données. Ces choix structurants conditionneront la capacité de chaque secteur à innover continuellement et à proposer de nouveaux services à valeur ajoutée, tout en conservant une longueur d’avance sur le plan de la sécurité et de l’évolutivité de leurs infrastructures.

Quand l’IoT façonne la culture, les compétences et l’organisation des entreprises
L’accélération de l’intégration des solutions IoT dans les grands groupes industriels s’accompagne d’une mutation interne profonde, qui touche autant les processus que l’organisation du travail. La réussite de cette transition ne dépend pas uniquement des choix d’outillage ou des technologies adoptées, mais exige également un bouleversement des cultures d’entreprise. Nombre de dirigeants interrogés lors du sondage ont souligné la nécessité d’une “agilité collective”, où la collaboration interservices, autrefois rare, devient la norme pour fluidifier la circulation de la donnée et favoriser l’émergence d’initiatives transverses.
Étendre la transformation aux équipes passe aussi par un vaste effort en montée en compétences et en attractivité des métiers digitaux. Face à la pénurie d’experts IoT, les géants comme Siemens ou Bosch développent des alliances avec les écoles d’ingénieurs et des programmes internes d’upskilling pour former leurs techniciens à la programmation embarquée, à la cyber-protection des réseaux industriels ou encore à l’intelligence artificielle appliquée aux objets connectés. Ces politiques RH ambitieuses sont renforcées par l’arrivée de nouvelles générations de collaborateurs, avides de travailler sur des sujets innovants et soucieux de leur “impact” sur l’avenir de l’industrie.
La transformation organisationnelle se lit aussi à travers la propagation de l’esprit “test & learn”, où l’expérimentation de nouveaux usages IoT, tels que les beacons pour la géolocalisation indoor ou les dispositifs de tracking produits en temps réel, permet d’améliorer, puis de généraliser rapidement les meilleures pratiques. L’interdépendance entre directions métiers, DSI et partenaires technologiques — comme Capgemini, IBM, ou Cisco — structure la chaîne de valeur des projets IoT, facilitant l’alignement des choix techniques avec les enjeux business, ainsi que la diffusion rapide des innovations à l’ensemble de l’organisation.
Vers l’industrie connectée : impacts de l’IoT sur la chaîne de valeur et l’écosystème
La généralisation de l’IoT ne se limite pas à des enjeux internes, elle agit en catalyseur sur l’ensemble de l’écosystème sectoriel. Les entreprises hyper-connectées bâtissent de nouveaux modes de coopérations avec fournisseurs, distributeurs et clients finaux, parfois grâce à des initiatives pionnières telles que l’IoT ambiant chez Royal Mail ou les solutions analytiques conjuguant IA et IoT dans la production alimentaire, en partenariat avec des sociétés comme Plaato et Telenor. L’information circule ainsi de façon transparente et sécurisée à chaque étape de la chaîne, gage de compétitivité et de résilience à l’échelle internationale.
L’appétit pour l’interconnectivité va de pair avec la montée des exigences de traçabilité, de durabilité et de personnalisation de masse. Certains industriels, tels que General Electric ou Siemens, orchestrent l’émergence de hubs de données fédérateurs entre différents métiers et partenaires commerciaux, rendant possible la détection en temps réel d’anomalies, la gestion proactive des stocks ou la maintenance prédictive sur plusieurs continents. Cela exige le recours à des plateformes ouvertes et modulaires, telles que celles développées par Capgemini ou IBM, capables de croiser les données issues des objets connectés avec d’autres sources (ERP, CRM, etc.) pour générer un avantage concurrentiel durable.
Ce socle digital partagé redéfinit également le pouvoir au sein des filières, poussant chaque acteur à mesurer non seulement sa “maturité IoT” interne, mais aussi son degré de contribution aux flux collectifs et à la valeur produite par le réseau global. L’agilité, l’ouverture à de nouveaux modèles économiques (production à la demande, services prédictifs, maintenance dématérialisée via la 5G), et la capacité à gérer en temps réel les risques deviennent les nouveaux marqueurs d’excellence. Les leaders d’aujourd’hui investissent ainsi dans l’innovation, la connectivité multi-sites et la fiabilité, tout en tissant des alliances inédites afin de réinventer durablement la chaîne de valeur industrielle dans un monde toujours plus numérisé et compétitif.

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