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DeepMind : une expérimentation qui attire la méfiance au Royaume-Uni

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DeepMind, la filiale d' Alphabet spécialisée dans l' veut analyser les dossiers médicaux des patients de trois hôpitaux anglais. Le projet a pour bout d'alléger les médecins d'une partie des tâches administratives tout en ayant de meilleurs indices sur la santé des patients. Les militants des droits civiques dénoncent une mainmise de Google sur leur historique médical.

Les données de santé sont des informations critiques, ce ne sont pas les Français sondés par YouGov pour Assu 2000 qui diront le contraire. S'ils ont confiance dans leurs médecins à 78 %, ils refusent majoritairement l'accès à leurs données physiques par les entreprises comme les assurances. Le cas qu'évoque la revue du MIT est encore plus compliqué que cela.

DeepMind : nourrir la machine d'informations

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L'histoire se passe au . Le système de santé du pays vient de signer un contrat de 5 ans avec DeepMind, une filiale d'Alphabet. Le propriétaire de Google veut faciliter le traitement des informations des patients dans trois hôpitaux de Londres. Au total, ce seront près d'1,6 million de dossiers qui seront traités à l'année par la société qui développe un puissant outil de et d'intelligence artificielle.

L'objectif est de faciliter l'accès aux dossiers personnels aux soignants qui pourront consulter rapidement leur historique et les tests déjà subis depuis une application. Par ailleurs, DeepMind analysera les tests sanguins afin d'y suivre des modèles et de détecter des anomalies rénales ou des septicémies.

Des explications qui passent mal

Pour DeepMind et le National Health Service, ce n'est pas une première. Le contrat signé entre les deux parties remplace un accord précédent. La Royal Hospital Free Trust avait autorisé le partage de données, mais celui-ci n'avait pas été validé par l'agence gouvernementale responsable des produits de santé. La renégociation a permis d'enregistrer l'application de récolte de données.

Problème, certaines associations de protection des droits civiques britanniques se dressent contre ce projet public-privé. En effet, Julia Powles, une avocate de l'université de Cambridge spécialisée dans les nouvelles technologies interrogée par The Financial Times, a déclaré que DeepMind avait « un franc et large accès au sein de la NHS grâce à des arguments très persuasifs, sur des promesses infondées d'efficacité et d'innovations. »Il n'y a pas « de véritable moyen de savoir de ce que l' fait des données » ajoute-t-elle.

Un porte-parole du site medConfidential déclare à la BBC : « notre préoccupation provient du fait que Google reçoit des données sur chaque patient qui a été dans ces hopitaux les cinq dernières années et ils vont obtenir plus chaque mois sur les patients récemment passé dans ces structures.« 

DeepMind répond que son application va permettre de libérer les médecins et les spécialistes « de jongler entre différents documents papier et leur ordinateur« . Les porte-parole de l'entreprise rappelle que les données sont chiffrées ne sont pas utilisées par d'autres branches de Google.

Trouver l'équilibre entre innovation, transparence et monétisation

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La filiale s'est d'ailleurs vu nommer neuf gouverneurs indépendants pour superviser son travail. Une fois sa mission accomplie, l'entreprise compte bien trouver un moyen de monétiser son service qui a terme permettrait de libérer 500 000 heures de travail.

Une belle promesse pour les hôpitaux. Les patients eux veulent à la fois la sécurité et la protection de leurs données. Pour l'heure les plus réticents peuvent se retirer de ce partage de données en envoyant un courriel à leur agence de la NHS.

Les fabricants d' rencontrent les mêmes problèmes de confiance. Il est vrai, l'innovation demande un temps d'adaptation. Cependant, les dernières affaires de cybercriminalité ont prouvé la faiblesse des systèmes informatiques et des de dispositifs connectés. La transparence sur l'utilisation des informations et une demande de partage explicite auprès des patients sont nécessaires afin de poursuivre cette numérisation en profondeur de la société.

La confiance et la surveillance ne sont parfois pas contradictoires, surtout dans un monde où de plus en plus le citoyen veut savoir ce que l'on fait de ses données et de son argent, à fortiori. Le débat se pose aujourd'hui au Royaume-Uni, dans peu de temps, le dossier médical partagé voulu par une partie des candidats à la présidentielle française, transposera la problématique dans nos contrées. En cela, la démocratie aura un rôle fort à jouer pour déterminer les conditions d'acception des innovations digitales.

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