Le dossier « SFR bientôt vendu » agite le marché des télécoms. Et pour cause, cette vente pourrait redessiner le paysage des opérateurs français. Mais les enjeux dépassent largement le simple changement de propriétaire. Voilà pourquoi chaque acteur en lice prépare déjà sa stratégie pour tirer son épingle du jeu. Mais qui décrochera le pactole ?
Bouygues Telecom mise gros pour récupérer les abonnés de SFR
Le projet « SFR bientôt vendu » implique Bouygues Telecom qui joue un rôle majeur dans cette opération. En effet, Bouygues partage depuis dix ans environ 15 000 antennes du réseau mobile de SFR. Cette situation constitue une base technique solide pour envisager un rapprochement concret. Et l’investissement estimé entre 200 et 300 millions d’euros illustre l’importance et la complexité financière de ce dossier. Pour cette raison, Bouygues vise à récupérer la majorité des 20 millions d’abonnés mobiles et des 6 millions d’abonnés Internet de SFR.
Et ce n’est pas sans raison. Cette manœuvre représenterait une croissance significative de sa clientèle. Sa stratégie a pour objectif clair de contrecarrer la position dominante d’Orange, déjà leader sur plusieurs segments. L’opération intervient alors que le chiffre d’affaires de SFR a reculé de 5,8 % au premier trimestre 2025, une donnée qui pèse sur la valorisation et les négociations. Enfin, ce rachat pourrait se finaliser courant 2027, sous la supervision d’Olivier Roussat et Didier Casas, respectivement DG et secrétaire général de Bouygues.
Free joue sa carte européenne et vise le marché pro de cet opérateur
Dans le cadre de cette vente de SFR, le groupe Iliad s’impose comme un acteur majeur à l’échelle européenne. En effet, Free, la marque grand public d’Iliad, compte déjà 50 millions de clients. Et l’entreprise souhaite profiter de cette opportunité pour renforcer sa présence dans la téléphonie mobile et Internet. Cela dit, l’intérêt particulier du groupe se porte sur la branche SFR Business, valorisée à 3 milliards d’euros. Ce segment professionnel, qui génère 400 millions d’euros de bénéfices nets annuels, reste encore modeste chez Iliad.
Cependant, il pourrait renoncer à partager le réseau mobile de l’opérateur au carré rouge, ce qui constitue une concession stratégique, d’autant plus que Bouygues y tient fermement. Les négociations sont pilotées par Thomas Reynaud, DG de Free, qui cherche à booster la position du groupe face à Orange et Bouygues. Et dans le processus « SFR bientôt vendu », les données financières détaillées pour 2024 ont été envoyées mi-juin 2025, marquant officiellement le début de la cession.
SFR bientôt vendu : Orange cherche à préserver son leadership
Sans conteste, Orange reste un acteur clé du marché français des télécommunications. Cet opérateur détient, en effet, 32 % du marché des abonnés Internet fixe, loin devant Free (25 %) et Bouygues (15 %). Et il souhaite absolument conserver cette avance stratégique. Mais sa domination ne s’arrête pas là, elle s’étend aussi au marché professionnel. Pour cause, ce leader historique est aussi en tête sur le segment SFR Business, une activité rentable qu’il compte défendre activement dans les négociations.
Cela dit, la vente de SFR pourrait bien redistribuer les cartes. Car les 24 % d’abonnés Internet détenus par l’opérateur au carré rouge représentent une menace directe pour sa position actuelle. Et même s’il ne figure pas parmi les acheteurs, il reste très actif dans les discussions autour du découpage des actifs. La cession est évaluée à 23 milliards d’euros, dont 15 milliards de dettes, ce qui en fait un enjeu stratégique de premier plan. En conclusion, ce géant des télécoms pourrait tenter de contrer la montée en puissance de Bouygues et Free avant la finalisation attendue en 2027.
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