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Révolution numérique : ce phénomène aura-t-il un après ?

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La révolution numérique se produit en ce moment. Peut-on imaginer un après ? Une fin de l'innovation ?

La révolution numérique n'est pas un concept marchand, tout du moins à l'origine. Cette appellation est née de l'observation des évolutions des technologies d'informations et de communications. Comme beaucoup d'innovations majeures, les recherches et développements à des fins militaires a permis l'émergence des technologies accessibles par la suite au monde de l'entreprise, puis au grand public.

Si dans un élan parallèle l'ordinateur est devenu plus puissant et l'Internet s'est démocratisé, c'est cette technologie que l'on retient pour avoir provoqué ce que l'on appelle aujourd'hui la révolution numérique. Ce sont surtout les systèmes numériques créés par la friction de trois secteurs à qui l'on doit une transformation en profondeur de notre société : la télécommunication, le matériel et le logiciel.

Révolution numérique : un concept philosophique ancré dans la réalité

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En effet, la révolution numérique est définie comme une transformation en profondeur des sociétés industrialisées, des modes de communications, de la “mise en des êtres humains”. Il ne s'agit pas d'un paradigme technologique, une évolution technique pour une évolution technique. La révolution numérique bouleverse les codes des sociétés contemporaines à tel point que les sciences humaines s'y intéressent de très près, en premier lieu les chercheurs en sociologie et en philosophie. Dans La structure de la révolution numérique : philosophie de la technologie, la thèse du philosophe Stéphane Vial, l'auteur écrit, inspiré par Gaston Bachelard : “la technologie crŽée de la philosophie”.

En ce sens, le monde virtuel n'existe pas. Le World Wide Web n'est finalement qu'une extension de ce qui se passe dans le monde physique. Cette distinction que l'on opère naturellement tend à disparaître sous le poids des réseaux sociaux, d'une part et avec l'installation croissante de l'Internet des Objets, d'autre part. Oui, les capteurs, les objets connectés font le lien entre l'environnement physique et cet espace impalpable, habituellement accessible “depuis un écran”.

Avec le naissant, l'idée de réparer, d'améliorer l'Homme en lui intégrant des éléments mécaniques et électroniques, cette porosité entre le monde et Internet semble d'autant plus évidente. Si ce phénomène n'est pas encore d'actualité, les essais cliniques se multiplient et l'idée même de suivre à distance l'activité du pacemaker d'un patient relève d'une approche proche de cette tendance.

La révolution numérique est un phénomène poussé par les entreprises, les institutions et une partie de la population. Mais que se passera-t-il une fois qu'elle aura eu lieu ? Ce que l'on appelle la quatrième révolution industrielle, l'Industrie 4.0 laissera-t-elle la place à une cinquième ? Ou rentrerons-nous dans une société de maintenance ?

La société de maintenance : la fin de l'innovation ?

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La révolution par définition bouleverse brusquement une société. Et pourtant, cela fait plus de 20 ans que l'expression a émergé. En effet, une des premières occurrences de la révolution numérique en France remonte à 1993 dans le journal Sciences et Avenir. Si à l'échelle d'une vie humaine 25 ans peuvent paraître un temps long, pour les observateurs de l'Histoire, il s'agit d'une échelle courte. Par exemple, Eric Schmidt, ancien CEO de Google a déclaré en 2010 : « nous produisons en deux jours l'équivalent des données crées entre le début de la culture humaine et 2003« .

Imaginons maintenant que la révolution numérique s'accomplisse. Que les standards informatiques et IoT soient largement connectés aux besoins des entreprises, enfin. Les promesses de retour sur investissement serait alors vérifiées ? Il ne faut pas oublier une chose.

Installer des équipements de ce type à l'intérieur des usines, des villes et des maisons implique la mise en place d'une maintenance de haut niveau. C'est-à-dire qu'il faut pouvoir rapidement intervenir en cas de problèmes. Le fait que les connexions et les espaces de stockage en ou physique se sont considérablement améliorés et qu'ils continuent d'évoluer doit s'accompagner d'un solide plan d'intervention.

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Pour cela, certaines entreprises comme Hitachi ou PTC misent sur la maintenance prédictive. Selon cette vision idyllique, l' assistera les humains dans la réparation des réseaux, des objets connectés, des différents capteurs et des caméras. Enfin, les techniciens seront prévenus au plus tôt pour intervenir avant que la panne n'ait lieu. Malgré tout, nous ne pouvons nous empêcher de penser que cette profusion d'éléments connectés, 50 milliards en 2020 selon les prédictions de Cisco, pourra modifier en profondeur le du travail. Si on ajoute la composante automatisation, donc une démocratisation de la robotique, il faudra également continuellement veiller sur le bon fonctionnement de ces machines.

Les métiers techniques et informatiques prendraient alors une part importante dans le secteur de la maintenance. Deux problèmes majeures pourraient gâcher le plaisir d'une société connectée. D'une part, la course à l'innovation serait atténuée : il n'y aurait plus de réelles innovations, “disruptives”, dans le domaine du high-tech. D'autre part, il faudrait s'occuper en permanence des machines qui améliorent notre quotidien. L'après révolution numérique conduirait dans cette hypothèse à une société de maintenance. Pour revenir à nos considérations philosophiques, cette prévision ressemble fortement à une approche Hégélienne de l'Histoire. L'on attendrait un plafond de verre qui marquerait la fin de l'innovation technologique.

Un discours technique parmi tant d'autres ?

Cette hypothèse n'est finalement pas réaliste, voire contraire aux observations historiographiques. L'après révolution numérique ne pourra voir le jour, à moins d'un “black out” total ou d'un refus massif des technologies. La révolution numérique équivaut les profonds changements qui ont eu lieu au milieu du XIXe siècle. Les technologies ne cessent d'évoluer et les standards tiennent un temps. Nous dirons plutôt que les problèmes qui se posent et se poseront à l'avenir amèneront de nouvelles solutions technologiquement innovantes. Plusieurs tendances émergent, des discours comme l'écrivait Foucault, et s'entremêlent. Si l'on prend l'exemple d'Agricool, les jeunes entrepreneurs à l'origine de cette plantation connectée et hors sol de fraises biologiques représente le mélange du High-Tech et de l'éco-conscience. Deux tendances qui à l'origine n'avaient pas grands choses à voir dans l'esprit commun.

Finalement, la révolution numérique est une rupture discursive qui mêle un type de discours revenant dans le temps, par cycle. Il faut idéalement l'a considérer comme une évolution industrielle majeure. Il n'y a donc pas une, mais des révolutions numériques. Le Web il y a 20 ans, le smartphone il y a dix ans, et bientôt la en sont des parfaits exemples.

Une thématique pleinement d'actualité

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Ces considérations idéologiques et ces deux hypothèses ne sont qu'une partie du problème (ou de la solution suivant comment on les comprend). Cette révolution numérique, celle que l'on vit actuellement, s'accompagne de nombreux défis : en terme pratique, technologique, législatif, politique et bien évidemment économique. Il faut mettre en place les infrastructures capables de supporter et accompagner la transformation numérique des entreprises et de la société.chiffre révolution numérique

Si certains secteurs ont subi de grands changements, ce n'est pas le cas de tous. De même que l'inégalité entre les pays est flagrante. Si l'on prend l'exemple de la France, il y a bien deux secteurs qui subissent et à la fois profitent de la révolution numérique : le et le tourisme. L'utilisation du Web pour réserver ses voyages en ligne et des plateformes comme Uber et Blablacar pour le transport ont entraîné des changements rapides, voire brutaux dans ces métiers. Mais selon France Stratégie, la Commission générale à la stratégie à la prospective (une institution directement rattachée au cabinet du Premier ministre), le pays est en retard dans son “développement numérique”.

Pour juger ce critère, l' se base sur les données de l'Union européenne qui place la France dans le bas du classement de l'Europe des Quinze. Le tissu entrepreneuriale est évidemment là, comme le prouve la French Tech, les infrastructures, les ingénieurs et la pénétration des usages aussi. France Stratégie pousse auprès du gouvernement l'objectif d'un “cadre propice à l'innovation”, avec les décisions que l'on connaît.

Objets connectés, une impression d'inachevé

Pourtant, les fractures numériques, générationnelles et géographiques, posent un problème. Elles empêchent la conduite de la transformation dans le cadre de la révolution éponyme. Ces enjeux nombreux ne se résolvent pas immédiatement, mais le changement est en cours. La couverture de la population des réseaux télécoms “classiques approche les 95 %. Les réseaux IoT et M2M comme et s'établissent largement en France. Le plan Très Haut débit suit également son chemin.

D'un point de vue législatif, la commission européenne a déjà posé les bases pour vivre au mieux avec cette révolution numérique. Il faut pouvoir rassurer les populations sur la protection des données. Socialement, l'ubérisation des métiers ne séduit vraiment pas les adeptes du modèle français. Là encore, des adaptations et des compromis seront fait : certains sont difficilement évitables.

Ce goût des politiques et des gouvernements pour la révolution numérique, le candidat LR à la présidentielle 2017 François Fillon évoque notamment une Smart Nation à la française, s'avère évidemment un argument de campagne précieux.

L'élan de la révolution numérique et de la transformation des sociétés par les technologies suit son cours. Elle influence et influencera encore longtemps nos vies.

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