Le concept d'Internet des Objets attire autant qu'il fait peur. Dans une tribune, une rédactrice pour Network World pointe du doigt les abus des constructeurs dans la récupération de données.
L'avantage des objets connectés est indéniable. Il facilite nos vies avec des fonctionnalités tournées vers les nouveaux usages comme les réseaux sociaux et notre hyper connectivité. Si nous livrons notre vie privée facilement sur les réseaux sociaux, nous détestons nous faire piéger à notre insu.
En ce sens, une étude commandée par Intel Security montre que plus de la moitié des personnes interrogées sont prêtes à vendre leurs données aux entreprises œuvrant dans l'IoT.
Pour l'instant, la plupart des acteurs du marché récupèrent des données des utilisateurs sans leur demander réellement leur avis. Il faut « se fader » des conditions d'utilisation écrites dans une police minuscule et, de toute manière, les applications réclament ces informations pour fonctionner vous obligeant à les accepter.
Ms. Smith, une rédactrice qui travaille anonymement pour le site Network World, explique ce phénomène objectivement, de manière pragmatique, même. Les coûts de recherche et développement et la fabrication des objets connectés qui intègrent souvent des technologies de pointe sont chers. Les levées de fonds et les campagnes de crowdfunding ne suffisent pas à éponger des budgets parfois colossaux. Surtout, une fois qu'un produit est commercialisé il est difficile de trouver un modèle récurrent, une source de revenus constante pour continuer l'aventure connectée.
Les abus des constructeurs déjà mis au jour
Un recours existe, l'exploitation et la revente des données des utilisateurs. Si certains s'y refusent, d'autres se servent de ces informations qui se renouvellent en continu pour alimenter leurs comptes en banque.
Pour dénoncer ce phénomène, le propriétaire du compte Twitter Internet of Sh*t fait des photos montage plus vrai que nature du genre de notification que pourraient vous envoyer une entreprise si elles été exploitées à de mauvaises fins. Imaginons qu'un utilisateur ait eu des ébats amoureux devant sa caméra connectée et que celle-ci vous envoie une notification pour vous prévenir tout en demandant au malchanceux de payer une somme pour effacer la vidéo.
Voilà le genre de phénomènes dénoncés par le twittos. Si ce scénario reste fictif, c'est une peur inscrite dans l'imaginaire collectif. Le problème, c'est que nous n'avons peu d'informations sur la manière dont sont récoltées les données. De mauvaises pratiques ont d'ores et déjà été pointées du doigt chez les fabricants de Smart TV.
Certaines télévisions et applications pour téléphone savent quels programmes le téléspectateur a regardé et fouillent parfois les fichiers contenus dans les clés USB sont inspectés minutieusement. Ce genre d'informations permet d'adapter les services intégrés dans la prochaine gamme. Des doutes subsistent néanmoins sur la sécurité : qui a le droit de regard sur ces dossiers privés ? Quels sont les conséquences de ces abus des constructeurs ?
Pour un compromis entre les fabricants et les clients
En soi, le particulier est prévenu s'il lit la notice, mais entre une marque et un client, il y a un contrat de confiance tacite. Pourquoi il choisit telle ou telle marque pour un produit similaire, c'est plus pour la réputation du produit et de son fabricant plutôt qu'une question de prix. En appliquant des méthodes à la limite de la légalité, ce sont finalement tous les objets connectés qui subissent cette mauvaise réputation.
Attention, il est tout à fait possible de récupérer des données sur ses clients, à condition de lui expliquer comment et lui offrir des services en échange. Si ce choix n'est pas opéré, ce sont les puissantes organisations de consommateurs que l'on trouve notamment en France et aux États-Unis qui s'attaqueront à ce problème, puis les autorités mettront un point final avec des règles strictes. Il faut donc trouver le compromis idéal puisque ces données sont souvent essentielles pour continuer le développement des produits connectés. Avec l'augmentation d'objets connectés, les clients auront sans doute des exigences sur ce point pour rappeler leur devoir de transparence aux concepteurs et fabricants.
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