Uber n'est pas pénalement responsable de l'accident mortel de Tempe de mars 2018, selon la procureure du comté de Yavapai en Arizona.
Dans un courrier daté du 4 mars 2019, Sheila Polk, la procureure du comté de Yavapai a dédouané Uber de sa responsabilité pénale dans l'accident de Tempe, en Arizona. Un des véhicules autonomes de la société était impliqué dans la mort d'une cycliste de 49 ans en mars 2018.
Un avis judiciaire en faveur d'Uber
Sheila Polk a rendu ses conclusions après le transfert du dossier depuis le comté de Maricopa en juin dernier. En effet, un possible conflit d'intérêts concernant une campagne publicitaire avec Uber a motivé le bureau de l'éthique de la Cour suprême de l'Arizona à passer la main. Sheila Polk écrit :
“Après un examen très approfondi de tous les éléments de preuve présentés, le bureau du procureur a déterminé qu'il n'y avait pas de fondement pour engager la responsabilité pénale de la société Uber dans cette affaire.” […] “En se basant sur l'ensemble de l'enquête, ce bureau a conclu que la vidéo de la collision ne décrit probablement pas avec précision les événements qui se sont produits”.
Ainsi, le dossier se retrouve en possession du procureur de Maricopa. Il n'y a plus de conflits d'intérêts possibles. Uber semble pour l'instant hors de cause.
Deux enquêtes nationales encore en cours
Or, le champion du VTC doit attendre les conclusions de deux enquêtes encore en cours. Le Conseil National de la Sécurité des Transports mène la première d'entre elles. La seconde est sous la direction de l'Agence Nationale de la sécurité routière.
Pour rappel, le premier des deux organismes gouvernementaux avait constaté la désactivation du freinage d'urgence au moment de l'impact. Lors de son enquête, la police de Tempe signalait notamment l'absence d'attention de la conductrice de secours. Rafaela Vazquez était en train de regarder un show TV sur son téléphone et n'a pas eu le temps de reprendre le contrôle du Volvo XC90 autonome. Elle encourt des poursuites pour homicide par le bureau de Maricopa.
De son côté, la procureure du comté de Yapavai estime qu'il convient de trouver “des preuves supplémentaires”.
“Nous pensons qu'une expertise de la vidéo est nécessaire. L'objectif est de la faire correspondre étroitement à ce que (et quand) la personne assise dans le siège conducteur aurait vu ou aurait dû voir cette nuit-là, compte tenu de la vitesse du véhicule, des conditions d'éclairage et d'autres facteurs pertinents”, écrit-elle.
En attendant, Uber reprend tout doucement son programme dédié aux voitures autonomes. À l'été, les employés de la société contrôlaient totalement ces véhicules. En novembre dernier, la licorne avait publié de nouvelles normes de sécurité. Puis, en décembre, elle annonçait le début d'essais en Pennsylvanie. En revanche, les tests n'ont pas repris à San Francisco et à Toronto. Cette révision bénéfique de ses solutions a entraîné un retard non négligeable sur la concurrence.
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