Selon un rapport de la police de Tempe partagé par TechCrunch et Reuters, la conductrice du véhicule autonome Uber qui avait heurté mortellement une femme en mars dernier regardait une émission de télévision lors de l'accident.
Le 18 mars dernier, une femme de 49 ans succombait à ses blessures après s'être fait percuter par une voiture autonome Uber à Tempe, dans l'Arizona. Alors qu'une enquête préliminaire de la police locale tendait à prouver que le chauffeur et le véhicule n'avaient pas réagi après la détection de la personne, Uber avait pris la décision de suspendre les essais de ses véhicules autonomes sur les routes américaines.
Le rapport du Conseil national de la sécurité des transports (NTSB) évoquait de nombreux faits sans tirer de conclusion quant au déroulement de l'accident. De son côté, Rafaela Vasquez, la chauffeuse expliquait être concentrée sur la route tout en précisant qu'aucun de ses deux smartphones n'était en marche au moment du drame.
Uber dénonce le non respect des consignes de sécurité
Or, selon TechCrunch et Reuters, cela contredit le rapport de 318 pages rédigé par la police de Tempe. Le média américain a pu mettre la main sur ce document qui stipule que la conductrice diffusait l'émission The Voice sur la plateforme de streaming Hulu sur son smartphone au moment de l'accident. Pour prouver cela, la police a utilisé la vidéo filmant l'habitacle de la voiture.
“La police a déterminé que les yeux de Vasquez n'étaient pas sur la route pendant 3,67 miles sur les 11,8 miles parcourus au total, soit environ 31 % du temps” explique TechCrunch. La police de Tempe estime qu'elle aurait pu éviter l'accident en concentrant son attention sur la route. Le procureur du comté de Maricopa a reçu l'affaire. C'est lui qui décidera d'une possible accusation d'homicide involontaire.
L'homme et la machine en faute ?
La société anciennement dirigée par Travis Kalanick précise qu'elle interdit à ses conducteurs de véhicules autonomes d'utiliser un smartphone au volant. Si Uber continue d'affirmer son engagement de coopération auprès des autorités compétentes, le SUV Volvo XC90 et son propriétaire sont eux aussi pointés du doigt. Selon le rapport du NTSB, le Lidar du véhicule d'Uber a bien identifié un objet six secondes avant l'impact, mais n'a pas réussi à reconnaître une personne. Le système de conduite autonome a tout de même déterminé qu'un freinage d'urgence était nécessaire 1,3 seconde avant l'impact. Seulement, Uber avait désactivé le freinage d'urgence pour éviter les possibles “comportements erratiques” conséquent à une mauvaise détection d'un événement normal.
Dans cette affaire, deux problèmes se chevauchent. À la faute humaine, s'ajoute un mauvais fonctionnement. Est-ce que ces deux phénomènes auraient pu être évités ? C'est au tribunal du comté de Maricopa en Arizona d'en juger.
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