Si le secteur de la e-santé se démocratise de plus en plus, il reste assez fermé et s'adresse majoritairement aux professionnels. Plus avec Qloudlab, qui essaie de s'adresser au patient lambda.
Suivez-vous le bon traitement médical ? Qloudlab propose de répondre à cette question, tout en vous envoyant les résultats sur votre Smartphone. Avec, comme credo, de s'en tenir à une interface d'application la plus simple possible, pour que le produit soit accessible à tous.
« Notre marché est celui du monitoring du profil lipidique (bon ou mauvais cholestérol) pour les utilisateurs suivant ou non un traitement médical approprié », explique Arthur Queval, le fondateur de la startup suisse. Le but ? Permettre à des non-professionnels d'effectuer des tests depuis leur domicile. Un projet qui rappelle celui de Ring Hoope.
[author title= »Arthur Queval » image= »https://www.objetconnecte.com/wp-content/uploads/2015/09/arthur-queval-qloudlab.jpg »]Arthur Queval a complété sa maîtrise en micro-ingénierie avec une spécialisation en génie biologique , à l'Institut suisse de Lausanne (EPFL) et l'Université McGill (Montréal). Il a lancé la plate-forme de SCEPTRE en 2013 , après avoir travaillé 4 ans en tant que gestionnaire de projet innovation au Swatch Group. En outre , il est l'inventeur du premier biocapteur à écran tactile , capable de transformer n'importe quel écran tactile de Smartphone en un dispositif médical pour le diagnostic sanguin.[/author]
[author title= »Maxime Ettori » image= »https://www.objetconnecte.com/wp-content/uploads/2015/09/maxime-ettori.jpg »]Maxime Ettori a terminé sa maîtrise à l'Institut suisse de Lausanne (EPFL) en micro-ingénierie, avec une spécialisation dans le domaine de la bio détection. Après une année dans l'industrie au RID, il rejoint Qloudlab comme CTO.[/author]
Se rapprocher du client
Pour l'instant, Qloudlab s'adresse essentiellement aux professionnels de la santé. « Nos utilisateurs sont avant tout des médecins qui souhaitent faire passer un check-up médical à leurs patients. Néanmoins, nous avons conçu notre plateforme de test avec l'intention de nous rapprocher de plus en plus du patient », précise-t-il.
C'est d'ailleurs cette volonté qui les différencie de la plupart de leurs concurrents. Selon Arthur Queval, la plupart d'entre eux sont « exclusivement tournés vers un marché professionnel ». Et de continuer: « Ils présentent généralement le défaut de ne pas permettre aux utilisateurs de transférer facilement les résultats des tests ». Contrairement à eux.
En effet, le patient glisse un échantillon de son sang dans un objet connecté appelé le sceptre. Ce dernier, branché à un module de diagnostic, analyse l'échantillon et envoie les résultats à l'utilisateur ainsi qu'à son médecin grâce à l'application mobile.
La santé connectée, un domaine tabou
Le nom du produit fait référence, selon son fondateur, à la convergence entre le monde connecté (cloud) et le domaine de la santé. « En 2015, toutes nos données sont connectées sauf celles de la santé. Ces bases de données subissent les mêmes résistances que lors des débuts des paiements en ligne », avance-t-il.
« Aujourd'hui, ils nous paraissent pourtant indispensables », continue-t-il, en arguant que la collecte et l'analyse de telles données aident aussi bien les patients que les professionnels de la santé.
Tout se fait en interne
Que ce soit au niveau du design ou de l'industrialisation du produit, tout s'est fait en interne. Mais, domaine médical oblige, sur certaines capacités, des partenaires ont aussi mis la main à la pâte.
Au niveau de la technologie, pas de grande révolution en vue, plutôt un système simple et efficace. « Notre plateforme utilise des modules de diagnostique, qui se connectent à une base principale », explique Arthur Queval. Ces modules sont amovibles car Qloudlab travaille à la conception d'autres « embouts » pour différentes analyses.
Et toujours dans un souci d'accessibilité, les résultats médicaux sont directement envoyés sur le Smartphone ou la tablette de l'utilisateur.
Un produit en cours de certification
Pour l'instant, Qloudlab n'est pas encore accessible au grand public parce qu'il n'est qu'en version test. « Nous allons soumettre une version pré-industrialisée de notre produit à un panel d'utilisateurs. Ca va nous permettre de récolter et d'implémenter leurs ressentis », détaille Arthur Queval.
Une fois l'aval des utilisateurs récolté, l'équipe pense vendre son produit en passant par des distributeurs agrées.
Après l'étape de l'industrialisation, l'équipe ne compte pas chômer et pense déjà à améliorer son interface utilisateur. Autre projet en cours: proposer d'autres modules de diagnostiques, pour que les usagers puissent effectuer plus de tests médicaux sans avoir à changer de produit.
Nous voguons sur la vague du eHealth et de nombreux acteurs du monde de la santé voient, en de tels produits, une source d'opportunités encore inexploitées.
Une start-up développant un système de diagnostique médical doit surmonter de nombreuses épreuves. Plus particulièrement les barrières en matière de régulation ainsi que l'impossibilité de bootstrapper la société avec une version « béta » du produit, rendent les débuts difficiles.
Il s'agit d'un secteur hautement compétitif dans lequel il est primordial de construire une USP solide et de s'entourer des bons partenaires.
Dans notre cas, la prochaine étape clé consiste en la validation de nos essais cliniques afin de faire certifier notre produit
En plus de l'investissement privé des fondateurs nous avons bénéficié d'aides financières étatiques, des concours ainsi que des fondations au soutien de l'innovation.
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