Ce mercredi 30 novembre, la SNCF lance une première Européenne. Le pôle Gares et Connexions de l'entreprise ferroviaire teste un robot poubelle d'un tout nouveau genre. Son nom ? B.A.R.Y.L.
Il est 8h30, nous arrivons en gare de Paris-Gare-de-Lyon. Nous avons rendez-vous avec le pôle SNCF Gares et connexions. D'un premier regard, nous apercevons un objet d'une forme étrange trônant sur un présentoir. La fonction de celui-ci semble évidente, il s'agit d'une poubelle, mais la forme paraît trop futuriste pour ne pas cacher quelques technologies innovantes.
« C'est encore un prototype. Les ingénieurs ont serré les dernières vis pendant la nuit » nous explique d'entrée Patrick Ropert, président de SNCF Gares et Connexions. Rapidement, nous comprenons qu'il s'agit d'un robot poubelle. A l'instar de Pepper et de Nao, il intéragit avec les usagers des gares. Tandis que nous prenons nos premières photographies, nous découvrons son nom : B.A.R.Y.L.
Un robot poubelle mobile en gare
Patrick Ropert et son équipe nous détaillent la vision de son équipe. « La propreté est une notion importante pour nos clients. Dans les grandes gares, nous traitons près de deux tonnes de déchets par jour. Le nettoyage est un défi quotidien pour la SNCF et ses prestataires. » Déclare l'homme à la tête de ce programme.
Pour changer la donne, l'entreprise mise sur l'innovation. « Nous voulons être les meilleurs dans ce domaine« .
Paris Gare-De-Lyon est le théâtre d'une première Européenne. ce robot poubelle se déplace entre les usagers et vient à leur rencontre quand ils souhaitent jeter des détritus. Afin de rendre ce prototype attractif, les créateurs lui ont donné un côté véritablement attachant, emprunté à la Pop culture.
Tout d'abord son nom fait référence au film D.A.R.Y.L, sorti en 1985. Il raconte l'histoire d'un enfant qui découvre qu'il est en fait un androïde. Pour le reste B.A.R.Y.L, le robot poubelle fait vaguement penser à une otarie et s'habille de lumières et de sons à la R2-D2, le célèbre robot de Star Wars.
Sauf qu'ici, le jingle de la SNCF remplace les sifflements de son compère en provenance du cinéma de science-fiction. Isabelle Le Saux, responsable design à l'AREP (filiale à 100 % de la SNCF) explique : « Nous avons souhaité mêler design, intelligence et esprit esthétique dans ce projet« .
Le fruit de cinq mois de travail
Mais la parenté de B.A.R.Y.L n'est pas seulement attribuable à la compagnie ferroviaire. C'est la startup Immersive Robotics qui a mis au point ce robot poubelle. Auparavant, elle a créée le robot Waldo, un assistant connecté sur roulette. En reprenant les bases de ce dernier et en co-création avec la SNCF, B.A.R.Y.L est né en cinq mois.
Pour arriver à ce résultat, il a fallu penser un assemblage technologique adaptée aux fonctionnalités de la machine. Ainsi, le robot poubelle de 30 kg et d'une capacité de 60 litres est équipé de deux sonars à ultrasons, deux lasers et un capteur Lidar pour la télédétection des personnes et des obstacles.
Une caméra bien connue des joueurs consoles prend place dans le dispositif : Kinect. Cet outil de reconnaissance gestuelle conçu par Microsoft pour ses consoles Xbox est rapidement tombé en désuétude. Elle trouve une seconde jeunesse avec le prototype de la SNCF. Le capteur vidéo sert en association avec les algorithmes de la startup à détecter les gestes d'appel et de jet des déchets.
B.A.R.Y.L, né dans le TechShop de Leroy Merlin à Ivry-Sur-Seine, a maintenant besoin d'apprendre à se déplacer parmi la foule composée des nombreux usagers de la SNCF. « Nous avons un équilibre délicat à trouver » explique  Mathieu Belouar, responsable Département Gare Connectée. « Pour l'instant, nous contrôlons 80 % des algorithmes et 20 % sont laissés à la machine. Ce pourcentage sera inversé à la suite« .
« C'est la nouvelle guerre des étoiles ou quoi ?! »
Cette première phase d'expérimentation, qui a lieu du 5 au 10 décembre et la tournée dans les grandes gares de France en 2017, permettra d'apprendre au robot doté d'une intelligence artificielle les comportements des voyageurs.
Ce sera également l'occasion de penser l'avenir de la poubelle mobile en développant par exemple une station de recharge sur laquelle l'agent d'entretien pourra changer le sac et jeter les ordures. D'un point de vue technique, il faudra renforcer la cybersécurité afin d'empêcher les dangers en gare.
Pour l'heure, les spectateurs des premiers « pas » du robot poubelle B.A.R.Y.L sont partagés. Certains sont dubitatifs à l'arrivée de ce robot en gare, tandis que d'autres plébiscitent l'incitation à jeter correctement les déchets. La curiosité l'emporte tout de même pour ce projet qui doit se faire une place auprès des usagers.
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