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Les données Fitbit peuvent permettre de prédire les épidémies de grippe

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Les données des bracelets connectés Fitbit pourraient être utilisées pour prédire les épidémies de grippe saisonnière. C’est ce qu’ont découvert les chercheurs du Scripps Research Translational Institute de Californie, et ce pourrait être une révolution pour le secteur de la santé…

En France, la grippe saisonnière touche 2 à 8 millions de personnes par an, et provoque entre 10 000 et 15 000 décès. Aux États-Unis, sur la saison 2018-2019, près de 35,5 millions de personnes ont été touchées par cette maladie pour un total de 490 000 hospitalisations selon le CDC.

Cependant, les bracelets Fitbit pourraient enfin permettre d’atténuer l’impact du virus. En analysant les données de 200 000 utilisateurs de wearables dans cinq États américains, les chercheurs du Scripps Research Translational Institute de Californie ont réalisé qu’ils étaient capables de prédire les épidémies de grippe en temps réel.

Pour ce faire, ils ont calculé la proportion d’utilisateurs tombant sous un certain seuil de rythme cardiaque et de temps de sommeil. Ces chiffres ont ensuite été comparés avec les taux de grippe hebdomadaires déterminés par le CDC pour prédire avec succès la propagation de la grippe en temps réel.

Les systèmes de santé du monde entier pourraient profiter de ces prédictions, notamment pour réduire les taux d’hospitalisation. En 2015-2016, on estime que les hospitalisations et les visites ont coûté 10,4 milliards de dollars aux États-Unis.

Les données Fitbit peuvent être exploitées par Google et Verily

Il s’agit aussi d’une opportunité à saisir pour Google, qui détiendra bientôt Fitbit. Cette capacité à prédire les épidémies de grippe pourrait être exploitée par Verily, l’entreprise dédiée à la santé du groupe Alphabet. Celle-ci pourrait par exemple intégrer les données de santé collectées auprès des utilisateurs Fitbit à son programme Project Baseline.

Ce projet a pour but le développement de technologies visant à aider les chercheurs à élaborer une carte de la santé humaine et à mieux comprendre les maladies comme Parkinson, les rhumatismes ou les maladies inflammatoires intestinales.

Cependant, les capacités de prédiction pourraient être atténuées en raison de la nature des données Fitbit. Tout d’abord, les utilisateurs de ces bracelets connectés ne sont pas nécessairement représentatifs de la population dans son ensemble. Par exemple, selon une étude publiée par eMarketer, ces personnes ont généralement des revenus plus élevés que la moyenne. Il peut donc être risqué de se baser sur leurs données pour établir des prédictions pour l’ensemble de la population.

Par ailleurs, avant d’envisager de partager les données Fitbit avec Verily ou tout autre partenaire, Google devra parvenir à rassurer les utilisateurs en faisant preuve d’une transparence totale. Rappelons que la firme a récemment suscité la controverse à cause de son implication dans le Project Nightingale.

L’entreprise californienne devra donc présenter explicitement sa politique de partage de données et la façon dont les données partagées pourraient être utilisées à des fins de collaboration avec le monde de la recherche ou dans le cadre de partenariats futurs. Dans le cas contraire, Google risque de perdre la confiance des consommateurs

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